MG, Leapmotor, Maxus… Ces nouvelles marques qui montent
Mercredi, 11 juin 2025
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MG, Leapmotor, Maxus… Ces nouvelles marques qui montent

Après être longtemps restées en retrait, les marques chinoises et émergentes s’imposent peu à peu sur le marché français et européen. Si leur volume reste encore modeste, leur stratégie offensive de prix serrés, d’équipements riches et de technologies modernes, déstabilise...

Après être longtemps restées en retrait, les marques chinoises et émergentes s’imposent peu à peu sur le marché français et européen. Si leur volume reste encore modeste, leur stratégie offensive de prix serrés, d’équipements riches et de technologies modernes, déstabilise peu à peu les acteurs historiques. En 2025, leur montée en puissance devient impossible à ignorer.

Des parts de marché encore faibles, mais une dynamique solide

Les marques chinoises montent en puissance sur le marché automobile français. En 2024, elles ont franchi la barre des 30 000 véhicules immatriculés. Cela reste modeste en part de marché, mais la tendance est très nette. Leur présence progresse rapidement, aussi bien en France qu’en Europe.

Parmi elles, MG Motor s’impose comme la marque à suivre. Propriété du groupe SAIC, elle a connu une forte progression cette année et affiche déjà de solides ambitions pour 2025. Avec une dynamique de vente bien installée (+20 % par rapport à l’année précédente), elle devient un acteur incontournable dans le paysage de l’électrique accessible.

Des modèles accessibles et compétitifs

Ce succès s’explique en grande partie par une politique de prix très agressive. Des modèles comme la compacte MG4 sont proposés autour de 23 000 euros avec une autonomie correcte et un équipement généreux, ce qui les rend particulièrement compétitifs. De son côté, Leapmotor, soutenu par Stellantis, a officialisé son arrivée sur le marché européen en 2024 avec une gamme positionnée sur le même créneau. La marque prévoit de proposer dès 2025 plusieurs modèles pensés pour le grand public.

Parmi eux, on retrouve des véhicules comme la T03, une citadine vendue sous les 19 000 euros, ou encore le C10, un SUV familial affiché autour des 36 000 euros pour une autonomie annoncée supérieure à 400 kilomètres. Ces prix serrés permettent à ces marques de séduire un public qui n’avait pas encore franchi le pas de l’électrique.

Maxus, de son côté, cible surtout les professionnels avec une offre centrée sur les utilitaires électriques. La marque est en pleine phase d’expansion, avec de nouveaux points de vente prévus pour 2025 et une ambition claire de s’implanter durablement sur le marché européen. Elle mise sur des prix inférieurs à ceux des utilitaires traditionnels pour s’imposer face aux constructeurs historiques.

Produire localement pour contourner les barrières douanières

Les marques chinoises n’ont pas l’intention de se laisser freiner par de simples barrières douanières. À partir de fin octobre 2024, une surtaxe européenne a fait grimper le prix des véhicules importés jusqu’à 35 %. Mais pour éviter de se faire sortir du jeu, plusieurs constructeurs préfèrent désormais s’installer directement sur le terrain.

Leapmotor, par exemple, prévoit d’assembler certains de ses modèles dans les usines Stellantis à partir de 2026. Si on ne peut pas contourner l’obstacle, autant l’éviter en s’installant directement sur le territoire. Cela permet aussi d’afficher une image plus locale et plus rassurante aux yeux des consommateurs européens.

BYD suit une logique similaire. Le groupe envisage d’implanter des unités de production en Europe. C’est une manière de mieux sécuriser les volumes, de raccourcir les délais et soyons honnêtes, de montrer aussi à tous les acteurs qu’ils ne sont pas prêts à se laisser décourager par des mesures souvent qualifiées de protectionnistes.

Un rapport prix / prestations difficile à concurrencer

« Honnêtement, on est bluffés. C’est une compacte électrique dynamique, bien finie, très plaisante à conduire… pour un tarif canon. »

Essai MG4 Long Range – POA YouTube

Les nouvelles marques chinoises n’ont pas juste cassé les prix. Elles sont aussi arrivées avec un niveau d’équipement impressionnant, dès les modèles d’entrée de gamme. Climatisation, régulateur adaptatif, pompe à chaleur, caméra 360°… Tout y est, parfois pour le prix d’une citadine thermique de milieu de gamme. Autant dire que cela commence à véritablement inquiéter les concurrents traditionnels.

De leur côté, Maxus et Leapmotor misent aussi sur des arguments rassurants. Des garanties longue durée, de bonnes performances en recharge rapide et surtout, une promesse assez simple, celle d’en donner plus, pour moins.

Des défis persistants côté après-vente

Sur le papier, ces marques ont tout pour plaire. Mais une fois la voiture livrée, encore faut-il pouvoir l’entretenir et c’est là que l’affaire se complique un peu plus. L’après-vente reste un point sensible pour certaines d’entre elles.

Côté après-vente, le réseau est en cours de structuration en France. MG dispose déjà de plus de 120 points SAV sur le territoire.

De leur côté, Leapmotor s’appuie progressivement sur le réseau d’ateliers agréés Stellantis, tandis que Maxus est en train de déployer ses services après-vente via les structures déjà présentes dans les réseaux MG. L’objectif commun est d’offrir une couverture nationale plus homogène dans les mois à venir.La question logistique, souvent pointée du doigt sur les véhicules venus de Chine, est aujourd’hui en voie d’amélioration. Grâce au partenariat stratégique entre Leapmotor et Stellantis, une partie de la production sera relocalisée en Europe d’ici 2026. Cette démarche vise à raccourcir les délais, sécuriser l’approvisionnement en pièces détachées et garantir une meilleure réactivité en après-vente.

Des challengers crédibles, un marché en mutation

Pour ces marques chinoises, leur part de marché reste modeste, mais elle progresse vite. Elles n’ont pas encore bouleversé le paysage automobile européen, mais elles gagnent du terrain à vitesse grand V. En proposant des modèles bien équipés à des prix attractifs et en renforçant leur présence industrielle en Europe, elles deviennent de véritables challengers.

Les constructeurs historiques n’ont donc plus vraiment le choix. Ils doivent s’adapter rapidement s’ils veulent rester dans la course. La partie est loin d’être terminée, mais une chose est sûre. Les règles du jeu sont en train de changer.

* Les informations de cet article sont basées sur les données publiques disponibles en 2025. Les tarifs et dispositifs peuvent varier selon la localisation et les fournisseurs.

MG4  Luxury 64kWh : Consommation énergétique modèle MG4 : Consommation électrique (min. max.) Gamme MG4 (wh/km) WLTP : 160‑187. Rejets de CO2 (g/km) WLTP : 0 (en phase de roulage).
Leap Motor T03 : Consommation mixte gamme T03 : Consommations(Wh/km) : 16,3 ; Émissions de CO2 (g/km) : 0 à l’usage. Jusqu’à 265km d’autonomie électrique en WLTP.
Leap Motor C10 :  Consommation mixte gamme C10 : Consommations min/max (Wh/km) : 19,8 ; Émissions de CO2 (g/km) : 0 à l’usage. Jusqu’à 420km d’autonomie électrique en WLTP.