L’entretien d’un utilitaire électrique : ça donne quoi ?
Avec la généralisation des zones à faibles émissions (ZFE) et les aides à l’électrification des flottes, de plus en plus de professionnels se tournent vers les utilitaires électriques. Moins polluants à l’usage, ces véhicules promettent aussi de vraies économies à l’entretien. Mais est-ce que ça tient vraiment la route en 2025 ? Décryptage sans jargon et sans mauvaise surprise.
Un coût au kilomètre qui reste raisonnable
Dès qu’on parle d’électrique, la question du coût revient forcément. Est-ce vraiment plus rentable ? En 2024, une étude menée par Arval a comparé le coût au kilomètre entre utilitaire électrique et diesel sur 100 000 kilomètres. Le résultat obtenu est de 0,313 € par kilomètre pour l’électrique contre 0,288 € pour le diesel. L’écart reste faible, en grande partie à cause d’un prix d’achat encore un peu plus élevé côté batterie.

Mais ce n’est qu’une partie de l’histoire. Une fois en circulation, l’électrique rattrape rapidement son retard grâce à des économies sur l’énergie et l’entretien. En jouant sur les bons leviers, on peut atteindre jusqu’à 50 % d’économies sur le carburant et réduire nettement ses frais d’entretien. Autrement dit, le vrai avantage se joue dans le temps.
Un entretien simplifié au quotidien
L’un des avantages les plus concrets, c’est l’entretien. Un fourgon électrique demande en moyenne 25 % de dépenses en moins à l’atelier, selon une étude de Transport & Environment. Finies les vidanges, les filtres à huile, ou les remplacements d’embrayage. L’entretien se concentre sur les points de sécurité, les freins, les pneus et le suivi de la batterie.
En moyenne, un utilitaire électrique coûte autour de 450 € par an en entretien. À titre de comparaison, le même véhicule en version diesel peut facilement dépasser les 700 ou 800 €. Ce sont des centaines d’euros qui restent dans la poche, surtout pour les professionnels qui roulent beaucoup.

Des pièces qui s’usent autrement

Tout n’est pas plus simple pour autant. Certains éléments s’usent différemment. Les freins, par exemple, bénéficient du freinage régénératif. Le résultat, c’est qu’ils sont moins sollicités et tiennent plus longtemps, ce qui est toujours une bonne surprise. Sur certains modèles urbains ou taxis, on dépasse parfois les 100 000 kilomètres avant de devoir les changer.
Les pneus, en revanche, encaissent davantage. Le poids des batteries et le couple instantané des moteurs a un impact significatif, surtout à l’accélération. Les trains avant s’usent alors plus vite. Selon Euromaster, il faut parfois prévoir 25 € de plus en moyenne sur ce poste.
Mais pour équilibrer tout cela, certains constructeurs ont retravaillé les châssis. À titre d’exemple, le Maxus eDeliver 7 garde une capacité de charge de 1200 kg, autrement dit, pas besoin de sacrifier la charge utile pour rouler en électrique.
Une batterie garantie, mais à surveiller
Sur les utilitaires comme sur les voitures particulières, la batterie est aujourd’hui bien protégée. La majorité des marques proposent une garantie de 8 ans ou 200 000 kilomètres, à condition qu’elle conserve au moins 70 % de sa capacité. Ce seuil est désormais intégré dans le plan d’entretien, ce qui permet d’éviter les mauvaises surprises à la revente.
De plus en plus de constructeurs imposent aussi un diagnostic d’état de santé de la batterie, le fameux SOH, tous les deux ans ou tous les 40 000 kilomètres. Une bonne manière de suivre l’évolution du véhicule et de rassurer les futurs acheteurs.
Le retour d’expérience d’une flotte Maxus eDeliver
DPD UK a progressivement intégré plus de 750 Maxus eDeliver dans sa flotte dans le cadre de sa transition vers le tout électrique. Sur le terrain, les retours sont très positifs. Les équipes constatent une réduction de près de 30 % des passages en atelier, liée à une architecture plus simple et à l’absence de pièces d’usure classiques comme l’embrayage ou le filtre à huile.
Ce fonctionnement plus sobre se traduit par moins de réparations imprévues, des coûts d’entretien réduits et une meilleure disponibilité opérationnelle. Combinée à une recharge optimisée pendant les heures creuses, cette approche permet de stabiliser le coût au kilomètre autour de 0,21 €, selon les premières remontées internes. Seul point de vigilance, certaines pièces spécifiques peuvent nécessiter quelques jours de délai, ce qui demande un peu d’anticipation dans la gestion de flotte.
Un entretien plus simple, mais pas sans limites
L’entretien d’un utilitaire électrique est donc plus simple, plus espacé et souvent moins coûteux. Il y a moins de pièces à surveiller, moins de rendez-vous au garage et un vrai gain pour ceux qui roulent beaucoup. Le budget d’entretien baisse, les révisions s’espacent et les freins durent plus longtemps. Sur le papier comme dans les usages, l’électrique marque des points.
Mais il faut aussi rester lucide. Les pneus s’usent un peu plus vite, l’assurance reste parfois plus chère et les délais d’intervention peuvent encore varier en fonction des marques ou des régions. Autrement dit, c’est un changement de logique. Et comme tout changement, il demande un peu d’anticipation.
Pour les professionnels qui roulent beaucoup et qui veulent un outil de travail fiable, bien entretenu et mieux adapté aux ZFE, l’électrique devient une vraie alternative. À condition de bien connaître ses besoins et de savoir comment l’intégrer à son quotidien.
* Les informations de cet article sont basées sur les données publiques disponibles en 2025. Les tarifs et dispositifs peuvent varier selon la localisation et les fournisseurs.